
LAVOMATICKX
Théâtre
(Ubik Group)
Sur scène, il y a une boîte, massive, imposante, vaguement éclairée de néons bleus. Un des néons clignote. Derrière des vitres humides, on distingue un salon- lavoir. Des machines tournent. Leur ronronnement parvient à l’oreille du spectateur. Mais il y a autre chose qu’on entend. Une musique? Est-ce une télévision, est-ce une radio qui crachote ce vieux son jazz? Une sorte de «Glenn Miller’s Moonlight Serenade» qui tournerait au ralenti. Le lavoir est vide. Il n’y a personne. Ah, non!
Dans le fond, une femme est assise. Entre ses mains, un roman de gare, un roman policier probablement. L’atmosphère est cotonneuse, les couleurs sont saturées d’ocre et de bleus, le son devient de plus en plus «aquatique» et donne au spectateur l’impression qu’il a la tête dans un bocal.
Le public est installé. Cette ambiance onirique s’amplifie, la lumière papillote. Et, par moment, la jeune femme semble nous fixer d’un regard froid. Le grondement des machines à laver devient de plus en plus intense, menaçant, assourdissant sans pour autant paraître inquiéter la jeune femme, qui se lève tranquillement. La lumière clignote, les phares d’une voiture apparaissent sur la vitre.
Un flash.
Noir.
Le lavoir est vide, propre, lumineux. On entend le doux bourdonnement des néons.
Pour plus d’information : Lavomaticxk